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58o MEMOIRES DS PIERRE DB L'ESTOILE.
la paix, que pour toute recompense il lui offroit le gouvernement de la duché de Bourgogne ; encores ne lui en bailloit-il autre chose pour asseurance qu'une promesse verbale; et qu'il lui laissoit à juger si telles conditions estoient recevables à un prince de sa qualité.
M. Le Maistre voiant qu'il insistoit fort pour son particulier (car il s'estendit fort au long sur cse propos), lui respondit en ces termes : « Monsieur, je ne « suis point ici pour le particulier de personne : j'y « suis pour le publiq. Quand je ne soustient rai plus o la charge que j'ai, que je sens aussi bien trop pesante « pour moi, j'exposerai tousjours ma vie en particulier «c contre quiconque vous voudra offenser. Mais estant a aujourd'hui ce que je suis et ce que m'avez fait estre, « je suis obligé de vous representer la necessité du puce bliq, qui est trés grande; et vous prier d'en avoir <r pitié. Faites pour lui, monseingneur, comme il est « bien en vostre puissance; et l'obligés tant que mectant « pour ung temps en arriere vostre particulier, vous « entendies à ce qui est de sa conservation, sans vous « arrester aux propositions et conseils de ceux qui, ne « se soucians gueres ni de l'un ni de l'autre, veulent a establir les affaires de leur maistre et non les vostres, « et les cimenter du sang du pauvre peuple. Outre ce « que vous ferés en cela le devoir de vostre charge, et cc d'un grand prince tel que vous estes, vous acquer-a res la benediction du peuple, et par mesme moien « attireréssur vous et sur ceux de vostre maison celle c de Dieu, et si ruinerés ceux qui pretendent s'esta-« blir ici pour vous ruiner. Ce que M. du Maine fist « contenance d'avoir reçu de bonne part; le remercia
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